Sujet :

Méditation à l'approche de Pâques

helimidade
   Posté le 17-03-2005 à 11:18:22   

Un vieux conte de Pâques.... déposé sur mon forum par l'un des membres, et qui m'a beaucoup touchée, je voulais vous le faire partager

La commission des cloches

« Nous arrivons trop tard à la fenêtre pour voir passer les cloches, dit la petite Lucette à sa sœur Germaine. Elles sont certainement parties, puisqu’elles ne sonnent plus, et elles ont dû emporter ta lettre. L’avais-tu bien attachée ?
- Oh oui ! avec une grosse ficelle….ça tiendra sûrement jusqu’à Rome.
- Le vieux sonneur ne t’as pas vue ?
- Non je me suis dépêchée ; il n’y avait personne dans l’église.
- C’est papa qui sera heureux !
- Et maman donc ! elle pleure toujours quand nous disons que nous avons faim.
- Il me tarde d’être à dimanche !…Jeudi, vendredi, samedi : cela fait encore trois jours !
- Cela passe vite, fit germaine,
- Pas quand on est malade.
Quand on se mit à table il n’y avait pour tout le monde qu’un petit morceau de pain et un bout de fromage. On partagea le tout en quatre et on but de l’eau par-dessus.
« Ce n’est pas avec une telle nourriture que Lucette guérira » pensait la mère désolée.
Cependant les deux fillettes semblaient joyeuses.

Le samedi quand les cloches carillonnèrent de nouveau, le cœur des braves petites battit très fort.
Toute la journée se passa dans l’attente ; mais le soir rien n’était encore venu.
Peut-être ont-elles oublié la commission, dit Germaine découragée, ou bien ont-elles perdu la lettre. »
Mais Lucette espérait encore : « Nous avons dit : pour le jour de Pâques, tu sais bien ! c’est demain. »
Au matin de Pâques, en effet, le vieux sonneur ayant remarqué qu’une de ses cloches ne donnait pas le son habituel l’examina. Il fut surpris d’y voir attachée une lettre cachée. Comme il ne savait pas lire il la porta à Mr le Curé.

Celui-ci l’ouvrit, en déchiffra les lignes écrites avec peine par l’enfant :
« Je vous prie, bonnes cloches, portez cette lettre à Rome, au Saint-Père. Papa n’a pas d’ouvrage, maman non plus. Lucette est malade et nous avons faim. Maman dit toujours qu’il ne faut jamais rien demander à personne ; mais on nous a dit, bon Saint-Père, que vous aimiez les petits enfants. Nous avons confiance que vous viendrez à notre secours. »

Quant le curé eut fini sa lecture, il essuya une larme au coin de ses yeux.
« Qu’avais-tu préparé pour notre déjeuner ? demanda-t-il à sa sœur.
- Un morceau de bœuf et des pommes de terre.
- Nous nous contenterons des pommes de terre.
- Comment, un jour de Pâques ?
Pour toute réponse, le prêtre montra la lettre à sa sœur.
« Je comprends » dit celle-ci, et, prenant un panier, elle le remplit de provisions, par-dessus lesquelles elle plaça le morceau de bœuf destiné au presbytère.

Une demi-heure après, elle frappait à la porte de la maison qu’habitaient Germaine et Lucette :
« C’est de la part des cloches, dit la demoiselle en souriant : vous voyez, mes enfants, que les cloches ont bien fait leur commission !"


Ce conte date d'avant la IIème guerre, qu'y a t-il de changer depuis plus de 50 ans ??? La misère est toujours au dessus de nos têtes... surtout en ce 15 mars qui va déterminer certaines expulsions !

Fanny
Fan
   Posté le 17-03-2005 à 14:27:52   

ben voila t'as gagné j'ai versé ma petite larme...rien n'a changé mais tant qu'il restera des gens humains et généreux et bien il y aura toujours une petite lueur d'espoir

bisous
valssyl
   Posté le 17-03-2005 à 14:51:41   

Rien n'a changé..ne change et ne changera